Je suis Carl Spencer,
adolescent normal habitant à GreenHeart, quartier huppé situé au nord de
Londres. Adepte de jeux vidéos, jamais je n'aurai imaginé un seul instant que
cet univers aurait-eu envie de me tuer. Tout commença l'année dernière par un
début de journée parfaitement normal, nous étions à l'aube d’Halloween, j'avais
passé toute la nuit à finaliser mon costume zombiesque destiné à l'effrayante
soirée de la peur qui fut organisée par mon bahut le ''Lockside London'' pour
la cinquième année consécutive. Je me souviens avoir contemplé GreenHeart
illuminé par ses réverbères et ses nombreuses décorations traditionnelles
m'offrant une vision de tombée de flocons de lumière.
Frigorifié et exténué,
je me plaçai rapidement sous les couvertures chaudes de mon lit sous lesquelles
je m'endormis paisiblement, il était six heures du matin. Trois heures plus
tard, l'arrivée amère de mon meilleur ami, Allan qui me défait brusquement des
bras de Morphée, en ouvrant le volet laissant entrer une lumière indésirable
pour mes yeux brûlés de fatigue avant d'ouvrir malicieusement la fenêtre et
d'ôter mes couvertures. Le froid glacial anesthésiait mon envie de sommeil et
déclenchait en moi, un levé excessif en direction de vêtements chaleureux.
Allan tentait une fine
approche de corruption, en me complimentant sur la réussite de mon costume.
« Il est parfait ! » me
disait-il en l'admirant.
« Merci ! »
répondais-je poliment mais forcé.
Après le petit déjeuner
d'ogre que je me suis enfilé et après une douche chaude, Allan me propose de
sortir canarder les enfants du quartier de boules de neige. Rare bonne idée
qu'il pouvait avoir, j'acceptais avec plaisir.
Contre toute attente,
les enfants étaient plus nombreux que nous le pensions à l'origine. Allan et
moi étions encerclés par ces marmots qui nous fustigeaient de boules de neiges.
Soudain mon regard se posa sur un camion d'emménagement roulant prudemment sur
la route enneigée et glissante puis instinctivement je fus attiré par la
luxueuse berline noire aux vitres teintées qui suivait. Alors que la vitre côté
conducteur se baisse légèrement, j'entrevois le regard sombre et glacial d'un
homme qui sera le nouveau propriétaire de la maison au coin de la rue et se
nomme Arthuro.
« Est-ce que tout va
bien mec ? » me demandais Allan.
Inconsciemment
j'ignorais Allan, les enfants continuaient de me prendre pour cible mais je me
sentais comme dans la peau d'un sparring-partner, j'encaissais sans pouvoir
répliquer.
Je ne voulais pas
rester une minute de plus dehors, je m'empressais d'inviter Allan à venir
déjeuner chez-moi, sachant qu'il adore la cuisine de ma mère.
La soirée de la peur
approche, mon costume me va à la perfection quant à celui d'Allan, il ne lui
correspond pas du tout, il avait concocté l'uniforme de Jason Vorhees mais avec
son gabarit de crevette, ce n'était pas forcément le meilleur choix à faire.
C'était hilarant mais je ne pouvais pas rire au risque de le blesser. Nous nous
mettons en route pour la chasse aux bonbons.
Excellente récolte pour
ce début de traditionnelle chasse aux friandises auprès du voisinage. Nos sacs
sont déjà à moitié remplis de sucreries, les habitants de GreenHeart sont
généreux et mon costume est fortement complimenté. Tout allait pour le mieux
lorsque je m'aperçois que nous nous approchons de la maison de l'homme au
regard de givre, rapidement les questions fusent dans mon cerveau...S'agit-il
d'un sociopathe dégénéré ? S'ensuivaient d’autres questions équivalentes.
J'essayais de trouver une échappatoire en demandant si nous devions faire toutes
les maisons...
« Faire GreenHeart
entièrement c'est notre règle ! » me rappelait-il.
La paranoïa prenait le
contrôle de mon esprit mais je devais la surmonter afin d'éviter de refuser
cette maison et ainsi éviter les foudres moqueuses d'Allan. À contre cœur, je
le suis jusque chez le nouvel arrivant où toutes les pièces inférieurs sont
éclairées.
« Des friandises ou une
malédiction s'abattra sur vous ! » s’exclamait Allan en sonnant.
Tout était tellement
calme, que je fus brusquement surpris par l'ouverture agressive de la porte. La
lumière du couloir me permettait d'entrevoir de nombreux cartons en pagailles
signifiant que l'emménagement était loin d'être terminé. Puis se montrant,
certainement l'homme mystérieux, portant un costume incroyable étant un mixte
de créatures reptiliennes avec un corps recouvert de magnifiques écailles
colorées, des yeux de serpents aussi vrais que nature, une horrible langue
fendue en terminant par une masse musculaire impressionnante. J'étais
impressionné, il avait l'air d'un mutant.
« Monsieur votre
costume est magistral » disais-je à l'homme.
Se contentant
simplement de verser quelques friandises dans le sac d'Allan, le reptilien me
faisait signe de tendre le miens qu'il remplit et y glisse un objet que je
m'accapare aussitôt pour le découvrir et remarquait qu'il s'agissait d'un jeu
vidéo intitulé ''Halloween Game'' que je ne connaissais absolument pas. Je
tenais à remercier l'homme mais il referma aussitôt la porte.
D'un seul coup,
étrangement je me sens attiré par ce jeu, j'avais qu'une seule envie, c'était
d'y jouer. « Désolé Allan mais je n'irais pas à la soirée ! » disais-je
excentriquement.
Démarrant en trombe, je
rejoins ma chambre à toute vitesse, les chevilles engourdies et trempées par la
neige ayant transpercée le bas de mon pantalon. J'entendis Allan arrivé à son
tour, respirant comme un bœuf d'avoir couru autant et aussi vite. Il me parlait
mais je ne l'écoutais pas, j'étais trop concentré a installer ''Halloween Game
''. Anormalement des secousses se font ressentir, transformant ma chambre en
chantier, les lumières clignotaient étrangement puis tout s'arrête, la lumière
se rallume, je découvre ma chambre soigneusement rangée et la non-présence
d'Allan qui avait certainement dû fuir lâchement.
Silence absolu pendant
quelques courts instants, jusqu'à ce qu'il soit interrompu par des grognements
bestiaux survenant du couloir.
« Allan est-ce que
c'est toi ? » demandais-je avec une once de frayeur.
Les grognements
persistaient, j'en avais la chair de poule mais je devais nourrir ma curiosité
alors je saisis avec poigne ma batte de base-ball disposée près du lit puis
j'ouvris la porte, prêt a frapper à la moindre menace mais étrangement les
grognements se sont estompés. Je ne détecte rien dans ce couloir plongé dans le
noir total.
« Y a t-il quelqu'un ?
» demandais-je angoissé.
Soudain les grognements
refont surface, interdiction de tourner le dos à la situation malgré que je
pense qu'il s'agissait d'une vulgaire blague d’Halloween jusqu'à ce que
j’aperçoive au bout de ce long couloir sombre, six yeux rouges maléfiques me
fixant rageusement et accompagnés de grognements s'intensifiant excessivement.
Immédiatement j'allume le flash de mon smartphone qui me permet de découvrir un
rottweiler massif possédant trois têtes, chacune munie d'un stock
impressionnant de dents aiguisées.
« Gentil le chien ! »
m'exclamais-je effrayé.
Les nombreuses
pincettes douloureuses que je m'infligeais me montraient que ce n'était pas un
mauvais rêve. Figé face à son regard monstrueux, j'analysais instinctivement
pour démasquer le moment de son attaque, dès lors je le vois foncer droit vers
moi, projetant des filets de bave contre les murs. Au moment adéquate, je
m'écarte de son chemin et l'enferme dans ma chambre qu'il prend un malin
plaisir à saccager. Je devais quittais cette maison cauchemardesque.
Ayant rejoint la rue,
je constatais que rien n’avait changé sauf les disparitions des décorations qui
rendaient GreenHeart si élégant. Aucune présence aux alentours, sur le sol
enneigé je ne distinguais aucune trace quelconque de pas ou de roues.
Subitement des voix maléfiques s'adressent à moi...
« Ton âme sera notre !
» me disaient-elles. « Tu ne pourras pas nous fuir ! » poursuivaient-elles. Tel
un film horrifique, d'abominables créatures sortirent des maisons. Je parvenais
finalement à savoir où étaient passées les décorations. Des hommes avec des
têtes de citrouilles armés de couteaux tranchants déferlèrent accompagnés de
squelettes pirates épineux munis de haches et de sabres suivis par une horde
d'araignées géantes. La seule idée qui me traversait était de retrouver la
personne qui m'avait offert ce maudit jeu qui était la cause de cet enfer.
Atteignant mon premier
objectif, je sonnai à la porte du reptilien et là je suis reçus par
l'éblouissante Emma, adolescente au physique de rêve, aux longs cheveux blonds
et lisse et des yeux bleus océans dans lesquels je me noyais. J'en oubliais le
chaos autour alors que sa douce voix me titilla agréablement les tympans.
« Bonsoir jeune homme,
nous attendions impatiemment ta venue » s'exclamait-elle envers-moi.
Elle avait l'air si
calme que j'en étais troublé mais à choisir entre les affreux et sa compagnie
le choix était vite fait.
Ayant franchit le seuil
de cette demeure, j'étais loin d'imaginer de découvrir une maison radicalement
ordonnée, si propre, si bien rangée, comment-était ce possible ? Une heure
auparavant j'avais entrevue des tonnes de cartons en pagaille dans le couloir,
ce qui paraissait normal puisqu'ils ont emménagés seulement en fin de matinée,
bref je ne vais pas m'attarder sur ce genre de détail loufoque. Autour d'un
délicieux chocolat chaud, je discute avec Emma alors qu'étrangement aucune
créature ne tente de pénétrer ici.
« Pardonnes-moi cette
étrange question, mais te rends-tu comptes de la situation ? » demandais-je.
« Le plus approprié
serai de savoir si tu connais la raison pour laquelle tu es ici ? » me
répondais Emma soucieuse.
Il semblait qu'elle
savait des choses que j'ignorais. Il me fallait des explications.
« J'ignore pourquoi je
suis la proie de créatures effrayantes mais je sens que tu as les réponses que
je cherche » répliquais-je.
« Seul mon père pourra
éclairer ta lanterne » me confirma-t-elle.
« Est-ce que ton père
est responsable de cette situation ? Car j'ai comme l'impression que tout a
commencé suite à l'installation de ce maudit jeu ! » concluais-je.
« J'aimerais avant tout
te prévenir de n'avoir aucune crainte en rencontrant mon père ! » m'annonça
Emma inquiète.
J'entendis provenir de
la pièce voisine, le son rapprochant de marches grinçantes d'un escalier,
signifiant que quelqu'un de poids assez imposant les descendais. Détournant mon
regard je distingue l'arrivée peu orthodoxe d'Arthuro toujours costumé. Je
remarque également dans sa main droite, une souris blanche qu'il ingurgite tel
un serpent dévore sa proie. Ses yeux sournois se dilatant de façon à exprimer
sa délectation. Sûrement un simple tour de passe-passe en coordination avec son
déguisement. Il s'approche de moi pour me serrer la main.
« N'ai aucune crainte,
je ne te veux aucun mal Carl » me disais Arthuro.
Au contact de sa main,
je sentais une peau froide et humide sous laquelle était légèrement divulguée
une fine substance gluante parfaitement en adéquation avec la peau d'un réel
serpent.
« Cette peau étrange et
cette ingurgitation de souris que je pensais fictive, était réelle, vous-êtes
un monstre ? » m'exclamais-je affolé.
Emma s'empressait de
tenter de me rassurer.
« Pas de panique Carl,
ici tu es en sécurité ! » me disait Emma rassurante.
Prit d'affolement, je me précipitais vers la
porte principale, que j'ouvris précipitamment avant d'être violemment projeté
au sol par un homme citrouille qui était posté juste devant l'entrée. Toujours
au sol, je vois Arthuro cracher un jet acide dans la tête de la créature qui
éclata immédiatement, repeignant le couloir de concentré de citrouille en guise
de sang.
Arthuro m'aide à me
relever pendant qu'Emma referme vite la porte. Je me rendis rapidement compte,
que j'étais réellement en sécurité entre ces murs. Arthuro me dévoile alors un
sombre secret concernant ce jeu vidéo démoniaque.
Au fil de la
discussion, j'apprenais que mon passé glorieux de champion de jeux vidéos que
j'ai facilement remporté lors des trois derniers tournois mondial était la
cause primaire de mon obtention de ce jeu. J'étais simplement devenu l'élu du
prisonnier de la partie précédente.
« Ma fille était comme
toi, une véritable adepte de jeux vidéos, ce qui lui a valut de recevoir en
cadeau ce jeu infernal, à travers lequel je suis parvenu a prendre sa place
pour lui sauver la vie... » me raconta Arthuro.
Je ressentais au fond
de moi, une sensation de désolation. Jamais je ne me serais douté qu'il avait
sacrifié sa vie pour sauver sa fille de cette emprise cauchemardesque.
J'apprenais également qu’Arthuro était condamné à garder cette apparence tant
que le jeu ne sera pas terminé. Et quant à l'homme quant au conducteur de la
berline noire, il s'agissait simplement d'une métamorphose temporaire d'Arthuro
comme peuvent faire les caméléons pour se fondre dans le décor.
« Aujourd'hui tu es
notre seul espoir ! » m'annonça Arthuro.
Je devais absolument
faire honneur à ma réputation et nous sauver de ce chaos. L'objectif est de
nettoyer la ville de la totalité de ces créatures envahissantes. Interdiction
de laisser un survivant sinon nous serions condamnés. S'armant d’armes
futuristes détenues par Arthuro, nous nous apprêtions à entrer en guerre contre
un univers aux frontières du virtuel.
Moi je possédais un
fusil d'assaut projetant des rayons lasers aussi brûlant que de la lave ainsi
que deux revolvers capable de geler un éléphant en moins de dix secondes puis
je m'étais approprié une armure de protection comme les élites des S.W.A.T.
Quant à Emma elle était super belle dans son armure légère de chevalière armée
d'une longue épée électrique. Pour terminer Arthuro ne possédait aucune arme
particulière, excepté qu'il avait une force herculéenne et des aptitudes
hors-normes suite à sa métamorphose. Nous sortons de la maison et découvrons
étrangement le quartier vide, une nouvelle fois, aucune trace sur le sol
enneigé. Nous nous élançons dans un sprint jusqu'au milieu de la route et nous
attendons prudemment.
« Où êtes-vous monstres
abominables ? Montrez-vous !!! » criais-je de toutes mes forces.
Et là c'est
l'apocalypse des monstres, ils arrivèrent de tous les côtés, nous luttions
comme des bêtes et parvenions à prendre le dessus malgré notre infériorité
numérique, mais les vagues de créatures subvenaient de plus en plus, cela
semblait ne jamais se finir jusqu'à ce qu'ils se figent tous autant qu'ils
sont. Il y avait une trentaine d'araignées géantes, une vingtaine d'hommes
citrouilles et des dizaines de squelette pirates épineux. La neige se met à
fondre étrangement.
« Que se passe t-il
encore ? » demandais-je extrêmement inquiet.
Les créatures entrent
en lévitation avant de se rapprocher instantanément de façon à fusionner.
Créant un monstre énorme mesurant une dizaine de mètres, ayant l'aspect d'une
araignée squelette. Elle détruit quelques maisons autour via des jets de
citrouilles explosives.
« Vu l'ampleur de la
situation, il semblerait que nous soyons au boss final ! » criais-je.
Comme dans la majorité
des jeux vidéos, il fallait absolument trouver le point faible de ce monstre.
Analyser ses attaques était la première option envisageable, elle ne se faisait
pas prier pour attaquer avec des tissages épineux que nous esquivions et
subitement, je parviens à distinguer un rubis incrusté dans son abdomen osseux.
Ai-je découvert son point faible, nous allons très vite le savoir. Mince mon
fusil est complètement à sec et il ne me reste plus qu'une décharge de givre
dans un revolver. Je voyais Arthuro assigner de puissants coups dans les pattes
de l'araignée qui ne semble pas atteinte et là, j'ai un déclic...
« Arthuro prépare toi à
frapper de toutes tes forces » criais-je à Arthuro.
J'utilise ma dernière
décharge de givre sur la patte avant de l'araignée qui se gèle instantanément,
Arthuro de toutes ses forces brise la patte givrée, faisant chuter brutalement
l'arachnide ensuite je m'empare puissamment de l'épée d'Emma avec laquelle je
cours aussi vite que le peux pour me placer sous l'abdomen arachnéen.
« Game over » disais-je
héroïquement.
Avant de planter
rageusement l'épée dans le rubis qui se brise, déclenchant une explosion de
lumière blanche éblouissante.
Bizarrement je me
réveille dans mon lit, je redécouvre ma chambre telle que je l'avais laissé
après avoir terminé mon costume zombiesque. Tout ceci n'était qu'un mauvais
rêve. Je descendais et découvris ma mère installée paisiblement devant la télé
du salon. La sonnette retentit, je vais ouvrir et je découvre Emma...
« Bonjour Carl, je
viens de recevoir Halloween Game 2, souhaiterais-tu faire une partie ? » Je
sentis en moi monter une certaine adrénaline qui m'incitait à répondre oui.
FIN
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